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Le conflit au Proche-Orient
Jérusalem, © dpa/picture-alliance
Dans le conflit israélo-palestinien, l’Allemagne plaide en faveur d’une solution négociée à deux États qu’elle estime être la seule voie pour parvenir à une paix durable.
Contexte
Le conflit non résolu entre Israéliens et Palestiniens représente l’une des principales pierres d’achoppement au Proche-Orient. À l’origine de ce conflit, on trouve des revendications territoriales concernant la zone située entre le Jourdain et la mer Méditerranée. L’État d’Israël fondé le 14 mai 1948 recouvre aujourd’hui plus de 78 % de cette zone. L’espace restant, autrement dit les territoires palestiniens (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza), est occupé par Israël depuis 1967. Dans ces territoires majoritairement peuplés de Palestiniens mais aussi de colons israéliens, les Palestiniens souhaitent pour leur part l’instauration d’un État indépendant auquel ils ont d’ailleurs droit conformément au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à différentes résolutions de l’ONU. Les parties au conflit n’ont cependant plus négocié directement depuis 2014. L’escalade déclenchée dans ce conflit par l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a rendu la solution à deux États encore plus difficile à mettre en œuvre, mais l’a également fait revenir sur le devant de la scène comme moyen susceptible de garantir durablement la sécurité, la paix et la dignité aux deux camps. À cet égard, six questions relatives au statut permanent restent des pommes de discorde bien que les Accords d’Oslo dans les années 1990 ou le sommet de Taba au début des années 2000 par exemple aient permis un rapprochement substantiel. Il s’agit :
- du tracé des frontières entre Israël et le futur État palestinien qui naîtrait d’une solution négociée à deux États,
- du futur statut de Jérusalem que les deux parties revendiquent comme capitale,
- du sort des réfugiés qui ont fui en raison des précédentes guerres et des expulsions,
- des activités de colonisation illégales menées par Israël dans les territoires palestiniens,
- des accords sur la sécurité,
- des accords sur la gestion des ressources en eau.
La position allemande et européenne
Du fait de son histoire, l’Allemagne porte une responsabilité particulière envers Israël en tant qu’État juif et démocratique, ainsi que pour la sécurité de ce pays. Dans le même temps, l’Allemagne reconnaît le droit à l’autodétermination des Palestiniens et leur aspiration à disposer de leur propre État. L’Allemagne et ses partenaires en sont convaincus : La négociation est la seule voie pour atteindre l’objectif d’un État palestinien indépendant, démocratique et viable vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël. Seule une solution négociée à deux États acceptable pour les deux parties pourra déboucher sur une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Le projet d’une solution négociée à deux États
La politique allemande au Proche-Orient s’inscrit dans la politique européenne pour la région. Aux côtés de la Russie, des États-Unis et des Nations Unies, l’Union européenne est membre du Quartet pour le Proche-Orient (voir encadré) qui a présenté en 2003 sa « Feuille de route », un plan de paix précisant les paramètres de négociation pour les questions relatives au statut permanent qui ne sont pas encore réglées. L’Union européenne s’est inspirée de cette feuille de route dans ses conclusions du Conseil et a défini les paramètres de négociation suivants pour les questions du statut permanent :
- résoudre la question du statut de Jérusalem comme future capitale des deux États de manière à répondre équitablement aux intérêts des deux parties ;
- trouver une solution juste, équitable, concertée et réaliste pour la question des réfugiés ;
- définir des accords de sécurité respectant la souveraineté palestinienne et marquant la fin de l’occupation. Ces accords doivent à la fois garantir la sécurité d’Israël, faire cesser le terrorisme et permettre de réagir efficacement aux menaces pesant sur la sécurité.
- trouver un accord sur les futures frontières qui devra se fonder sur le tracé du 4 juin 1967, les parties au conflit pouvant convenir d’un échange de territoires équivalents. Les seuls changements que l’Union européenne pourra accepter concernant le tracé des frontières du 4 juin 1967 seront ceux qui auront été convenus par les parties au conflit.
Éviter la dégradation du processus de paix
Le gouvernement fédéral garde pour objectif de préserver les fondements de la solution à deux États et d’éviter toute dégradation supplémentaire du processus de paix afin qu’il soit possible d’initier de nouvelles négociations le moment venu. Aux côtés de l’Égypte, de la France et de la Jordanie dans le cadre du « groupe de Munich », dans des formats informels avec des États arabes ou occidentaux ou encore en soutenant des projets portés par la société civile, l’Allemagne s’engage en vue de soumettre aux parties au conflit des propositions concrètes de mesures susceptibles de rétablir la confiance et de favoriser la reprise d’un dialogue politique.
Accords de normalisation entre Israël et le monde arabe
En 2020, pour la première fois depuis la conclusion des accords de paix entre Israël d’une part et l’Égypte (1982) et la Jordanie (1994) d’autre part, des États arabes, plus précisément les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, ont normalisé leurs relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham signés sous la médiation des États-Unis. L’Allemagne a salué cette étape qui constituait à ses yeux une contribution importante à la paix et à la stabilité dans la région. Il reste essentiel que ces avancées insufflent à présent une dynamique capable de relancer le processus de paix au Proche-Orient.
L’engagement bilatéral de l’Allemagne
Au niveau bilatéral également, l’Allemagne soutient une solution à deux États. Le gouvernement fédéral mène régulièrement des entretiens politiques avec des représentants du gouvernement israélien et de l’Autorité palestinienne. Le Proche-Orient est ainsi l’une des régions du monde dans lesquelles la ministre des Affaires étrangères et le chancelier fédéral se rendent le plus fréquemment.
L’Allemagne est en outre l’un des principaux donateurs bilatéraux pour le développement d’infrastructures, l’amélioration de l’éducation, des programmes pour l’emploi et le développement d’une économie durable dans les territoires palestiniens.