L’économie mondiale a changé de manière radicale au cours des années 1970 : la première crise pétrolière est venue ébranler les marchés et les failles du système des taux de change fixes n’ont cessé de se creuser avec la croissance du commerce international. Les chefs d’État et de gouvernement français, allemand, italien, japonais, britannique et américain se sont donc réunis pour la première fois en 1975 au château de Rambouillet pour un « sommet économique mondial ». Avec la participation du Canada l’année suivante, le Groupe des Sept (G7) était au complet. L’UE assiste également aux rencontres annuelles depuis 1977. De 1998 jusqu’à l’annexion illégale de la Crimée en 2014, la Russie faisait elle aussi partie du groupe.

Le G7 constitue un forum d’échange informel et donc très ouvert sur des défis actuels. Les démocraties économiquement fortes regroupées en son sein partagent des valeurs communes, ce qui leur permet également souvent de trouver une position claire pour le public, notamment sur des crises actuelles ayant trait à la politique étrangère et de sécurité. Le G7 n’est pourtant pas une organisation internationale et ne dispose pas de structures fixes telles qu’un secrétariat. Le pays qui préside le G7 organise toutefois souvent la préparation des rencontres ministérielles et du sommet sous forme de groupes de travail.

Processus du G7 : plus qu’un sommet annuel

Les sommets annuels auxquels les chefs d’État et de gouvernement sont d’ordinaire conviés par la présidence en milieu d’année constituent la partie la plus visible du processus du G7. Ces rencontres offrent la possibilité d’échanger des points de vue lors d’entretiens personnels et de lancer des initiatives communes.

Les réunions des ministres des Affaires étrangères du G7 ont lieu en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies depuis 1984. Une rencontre supplémentaire se tient également au mois de mai depuis 1998 ; lors de celle‑ci, un vaste communiqué est habituellement adopté sur des sujets actuels de politique étrangère et de sécurité. Depuis la présidence britannique de 2021, deux rencontres physiques ont généralement lieu chaque année. Ces derniers temps, des invités ont de plus en plus souvent été conviés à participer à un échange élargi dans ce cadre. En plus de ces rencontres au niveau des ministres des Affaires étrangères, le G7 se concerte étroitement et régulièrement à tous les niveaux, notamment au sein de groupes de travail dédiés à des sujets spécifiques. Par le biais des « sous‑sherpas Affaires étrangères » (Foreign Affairs Sous Sherpas, FASS), le ministère fédéral des Affaires étrangères soutient par ailleurs l’équipe des sherpas du G7 à la Chancellerie fédérale pour les dossiers interministériels ayant trait à la politique extérieure.

Un large éventail de thèmes traités au sein de formats ministériels

Initialement, les discussions portaient principalement sur des questions financières et monétaires. Le nombre de sujets traités a depuis fortement augmenté : outre les sommets réunissant les chefs d’État et de gouvernement, il existe plusieurs formats au niveau des ministres dédiés à des dossiers particuliers, par exemple les affaires étrangères, le numérique et la technologie, les finances, la santé, le commerce, les affaires intérieures, le climat et l’énergie ainsi que les transports.

La présidence allemande du G7 en 2022

Chaque année, la présidence tournante du G7 est exercée par un autre membre. L’Allemagne a présidé le G7 en 2022, suivie par le Japon en 2023 ; l’Italie a repris la présidence le 1^er janvier 2024. La présidence allemande a été marquée par le fait que le G7, en tant que mécanisme de gestion de crise central, a joué un rôle déterminant dans le soutien à l’Ukraine face à la guerre d’agression russe.