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La coopération germano-polonaise
Le Traité de bon voisinage et de coopération amicale du 17 juin 1991 constitue le socle et le cadre du dialogue politique intense et des contacts entre les sociétés civiles d’Allemagne et de Pologne.
Conscientes « de la responsabilité commune qui leur incombe pour la construction d’une Europe nouvelle, libre et unie par les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit », l’Allemagne et la Pologne ont énoncé les objectifs politiques, économiques et culturels de leur coopération dans les 38 articles du Traité de voisinage. Avec le Traité sur la frontière germano-polonaise de 1990, le Traité de voisinage forme le fondement de la réconciliation, du bon voisinage, du partenariat et de l’amitié entre l’Allemagne et la Pologne au terme de la division de l’Europe.
Les relations bilatérales sont entrées dans une nouvelle phase avec l’adhésion de la Pologne à l’OTAN en 1999, à l’Union européenne en 2004 et à l’espace Schengen en 2007. L’ouverture complète du marché du travail allemand en 2011 a encore renforcé cette évolution.
Aujourd’hui, près de deux millions de Polonaises et Polonais, de personnes d’origine polonaise ou ayant une double nationalité dont la polonaise vivent et travaillent en Allemagne. Depuis plus de deux décennies, l’Allemagne est, de loin, le partenaire commercial le plus important de la Pologne. Des échanges constants et d’innombrables visites au plus haut niveau politique sont l’expression du partenariat fondé sur l’amitié et de la bonne collaboration entre les deux pays. En témoignent également les consultations gouvernementales auxquelles participent les cheffes et chefs des gouvernements et les ministres des deux pays ; les dernières en date ont eu lieu en 2018.
Le rapport avec le passé
Aborder de manière responsable le rapport avec le passé constitue la base des relations germano-polonaises. Cela comprend la reconnaissance allemande de culpabilité pour les souffrances de la population polonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Un symbole de cette reconnaissance fut le geste accompli par Willy Brandt lorsqu’il s’agenouilla devant le mémorial aux héros du ghetto de Varsovie en 1970. La réconciliation aurait été impensable sans la disponibilité à pardonner, telle qu’elle avait été exprimée dès 1965 dans la lettre pastorale des évêques polonais adressée à leurs homologues allemands, et sans la disponibilité à renoncer à ses propres exigences mise en avant dans le mémorandum publié la même année par l’Église Évangélique en Allemagne (EKD) « sur la situation des personnes expulsées et le rapport du peuple allemand avec ses voisins orientaux » (« Ostdenkschrift »).
Le souvenir de l’histoire joue un rôle essentiel aujourd’hui encore. C’est dans ce contexte que le 1er août 2019, à l’occasion du 75e anniversaire du début de l’insurrection de Varsovie, Heiko Maas, alors chef de la diplomatie allemande, s’est rendu dans la capitale polonaise.
De même, le président fédéral Frank-Walter Steinmeier et l’ancienne chancelière fédérale Angela Merkel ont pris part en Pologne, le 1er septembre 2019, aux commémorations du 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale. Le 6 décembre 2019, avec le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, la chancelière fédérale a en outre visité le mémorial d’Auschwitz-Birkenau, dans le cadre du 10e anniversaire de la Fondation Auschwitz-Birkenau. Le 27 janvier 2020, à l’occasion du 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, le président fédéral s’est rendu sur place, tandis que la chancelière fédérale et le premier ministre polonais ont assisté ensemble, à Berlin, à un concert en mémoire des victimes de la Shoah.
Par ailleurs, conformément à une décision adoptée par le Bundestag allemand le 30 octobre 2020, un lieu consacré aux victimes polonaises de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation nazie de la Pologne doit voir le jour à Berlin, à un emplacement de premier plan, afin de servir à la rencontre et à la réflexion sur l’histoire germano-polonaise. Un projet de création d’un « lieu de mémoire et de rencontre avec la Pologne » a été présenté le 15 septembre 2021 : il a été élaboré sous la direction du ministère fédéral des Affaires étrangères, en collaboration avec des expertes et experts polonais et allemands, issus du monde scientifique et de la société civile, notamment du « Deutsches Polen-Institut » (Institut allemand pour la Pologne).
La jeunesse et la société civile, clés du rapprochement
De multiples institutions bilatérales sont nées dans la foulée du Traité de voisinage germano-polonais : elles favorisent jusqu’à nos jours l’échange entre les sociétés civiles et forment, avec les plus de 500 jumelages entre villes, un pilier important de l’amitié entre l’Allemagne et la Pologne.
Fondé en 1991, l’Office germano-polonais pour la Jeunesse (OGPJ) a apporté à ce jour un soutien à quelque 3 millions de jeunes dans la réalisation de programmes bilatéraux. Dans son accord de coalition, le gouvernement fédéral actuel s’est à nouveau prononcé en faveur d’un renforcement du travail de l’Office.
Plus d’informations sur le site Internet de l’OGPJ.
Une autre institution essentielle pour la promotion des relations germano-polonaises est la Fondation pour la coopération germano-polonaise (SDPZ), mise sur pied par les gouvernements des deux pays en 1991. Depuis désormais plus de 30 ans, elle a financé environ 16 000 projets communs et consolidé ainsi les fondements de l’entente mutuelle.
Plus d’informations sur le site Internet de la SDPZ.
Les domaines universitaire, scientifique et de la recherche font l’objet d’échanges intenses auxquels contribuent de nombreuses institutions comme l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD), la Fondation Alexander von Humboldt ou la Fondation germano-polonaise pour la science (DPWS), fruit d’un accord entre les gouvernements des deux pays. En 2020, le DAAD a accordé 2 198 bourses, dont 1 964 nouvelles bourses, à des étudiantes et étudiants, jeunes diplômées et diplômés, chercheuses, chercheurs et autres personnels universitaires des deux pays. 433 boursières et boursiers provenaient de Pologne, 1 765 d’Allemagne. Depuis 1953, la Fondation Alexander von Humboldt a attribué plus de 1 300 personnes des bourses de recherche Humboldt et prix Humboldt de la recherche (séjours en Allemagne pour des bénéficiaires provenant de Pologne) et des bourses de recherche Feodor Lynen (séjours en Pologne pour des bénéficiaires provenant d’Allemagne).
Plus d’informations sur les sites Internet du DAAD, de la Fondation Alexander von Humboldt et de la DPWS.
Pour surmonter les frontières : la commission intergouvernementale
La commission intergouvernementale germano-polonaise pour la coopération transfrontalière et interrégionale est un acteur important dans l’organisation des relations avec la Pologne. Constituée pour la première fois en avril 1991 à Görlitz, elle se réunit une fois par an, alternativement en Allemagne et en Pologne. La coprésidence en est assurée, du côté allemand, par l’ambassadrice Catalina Cullas, directrice des relations avec les pays membres de l’UE, de la coopération transfrontalière et régionale et des relations extérieures de l’UE, et, du côté polonais, par Mariusz Boguszewski, directeur général des affaires internationales au ministère de l’Intérieur et de l’Administration de la République de Pologne.
La commission est active dans trois domaines : a) promotion de la coopération entre institutions, associations et organisations régionales, municipales et autres ; b) prise d’initiatives sous forme de recommandation ; c) transmission d’informations. Quatre comités soutiennent le travail de la commission intergouvernementale dans les secteurs suivants : coopération dans la région frontalière, questions d’aménagement du territoire, coopération interrégionale et coopération éducative. La dernière réunion en date de la commission intergouvernementale s’est tenue les 17 et 18 novembre 2022 à Varsovie. La prochaine réunion est prévue en Allemagne, en 2023, conformément au principe d’alternance. L’Allemagne et la Pologne coopèrent étroitement l’une avec l’autre dans des formats élargis aussi. C’est par exemple le cas du Triangle de Weimar, créé en août 1991 par les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, de Pologne et de France, et dans le cadre duquel les trois pays se réunissent régulièrement pour des discussions sur des sujets de politique étrangère et européenne.
L’Oder, une frontière qui unit
La diversité de la coopération transfrontalière entre l’Allemagne et la Pologne se reflète entre autres dans plus de 500 jumelages entre municipalités, trois villes jumelles (Guben / Gubin, Görlitz / Zgorzelec et Francfort-sur-l’Oder / Słubice) et quatre eurorégions (Pro Europa Viadrina, eurorégion Spree-Neiße-Bober, eurorégion Pomerania, eurorégion Neiße (coopération trilatérale avec la Tchéquie)). Le long de l’Oder, les Länder allemands de Berlin, Brandebourg, Mecklembourg-Poméranie occidentale et Saxe, et les voïvodies polonaises de Grande-Pologne, Poméranie-Occidentale, Basse-Silésie et Lubusz se sont associées en un réseau informel, le « Partenariat de l’Oder ».
Autres contenus
Dietmar Nietan est coordinateur pour la coopération sociétale et transfrontalière germano-polonaise. Sa mission est de contribuer au rapprochement des deux sociétés et au développement de projets germano-polonais communs.
Plus de trente ans après sa fondation, le Triangle de Weimar qui réunit trois pays compte plus que jamais pour les concertations concernant des thématiques transfrontalières, internationales ou encore de politique européenne.